Mettre les pieds dans un magasin bio pour la première fois, ça peut être surprenant, voire intimidant, tant tout y est différent. Tout va bien se passer, je vous brieffe.
J’ai commencé à fréquenter les magasins bio il y a une dizaine d’années et je me souviens très bien des sensations qui m’ont parcourue, entre excitation, envie et sentiment d’imposture.
« Ça sent bon, ici. Mais comment ça marche ? C’est quoi ces prix ? Il est où le lait ?… » Car en effet, il y a de quoi être désarçonné.
Pour vous aider à garder la tête haute lorsque vous ferez votre première visite à la Biocoop, laissez-moi vous prévenir de ce qui vous attend et vous aider à préparer votre première immersion à Quinoaland !
(Je parle uniquement des magasins Biocoop. Ce sont ceux que je fréquente essentiellement. Je ne suis maquée avec personne et ce post n’est pas sponsorisé. Seulement, l’enseigne est, selon mes critères, la plus intègre et vertueuse dans ses engagements environnementaux et sociaux.)
Ce qui va vous surprendre
Pour diminuer votre appréhension de ce Rendez-vous en terre inconnue, voici les cinq trucs qui vont vous surprendre. Le troisième va vous étonner (non).
J’ai pas le code
Dans un supermarché classique, même si ce n’est pas le ‘vôtre », vous pouvez toujours vous fier à des codes qui semblent universels. Couleurs des emballages, logos bien connus, agencement, odeurs fortes des rayons hygiène ou lessive… Autant de codes qui font que vous avez finalement un peu vos habitudes dans tous les supermarchés de France.
À la Biocoop, le papier toilette est rarement rose et les boîtes oranges de l’oncle Ben ne sont pas là pour vous crier : « Le riz c’est ici ! ».
Il y a aussi moins de choix, deux à trois variétés pour un produit, pas plus. Si vous cherchez le rayon jus de fruits, vous ne trouverez pas des mètres et des mètres de bouteilles colorées. Une étagère regroupera l’offre du magasin, mais elle sera probablement coincée entre celle des conserves et celle des épices.
J’ai peur du rayon vrac
Si on commence, depuis quelques années, à en voir dans la grande distribution, les rayons vrac sont implantés depuis bien longtemps dans les enseignes bio. Ils varient d’un magasin à un autre, mais en général, vous y trouverez :
- des pâtes, du riz, de la semoule et autres céréales
- des fruits secs, des noisettes, des amandes…
- des céréales pour le petit déjeuner, des biscuits salés et sucrés…
- des lentilles, des pois chiche secs, des haricots secs, des pois cassés, des graines… Les gens qui traînent dans les magasins bio mangent ce genre de trucs. Ne les jugez pas.
Certains magasins proposent aussi en vrac des produits liquides (huiles, sirops…), d’hygiène, d’entretien…
Où sont les tomates ?
Le rayon fruits et légumes vous interpellera sans doute. S’il est impossible de trouver des tomates en plein hiver, par contre, il y a trois variétés différentes de betteraves. Les magasins Biocoop respectent les saisons des produits et ne les font pas venir de l’autre bout de la planète juste pour que vous puissiez manger des concombres à Noël.
Il y a tout de même une petite section de produits exotiques, mais les prix sont justes (donc élevés). On n’achète donc plus d’avocats toutes les semaines.
Du café d’épeautre ? C’est quoi, ça, encore ?
Attendez vous également à voir dans les rayons des produits au mieux inconnus, au pire chelous. Il faut dire que les bouffeurs de bio sont des grands amateurs de graines germées, de topinambours, de soda au chanvre… Et le pire, c’est que c’est même pas pour vous emmerder ou faire les malins. Quand on parle de bio, les dimensions de diversité alimentaire, de locavorisme, végétarisme, véganisme ne sont jamais loin.
Heureusement, parmi tous ces trucs farfelus, vous retrouverez de nombreux basiques qui vous permettront de ne pas (trop) vous éloigner de votre zone de confort.
C’est sympa ce morceau…
Les Biocoop sont généralement bien calmes, par rapport aux supermarchés que vous avez connus jusque là. Pas de radio criarde à la programmation musicale discutable, pas d’annonces au micro qui crache ni de jingles promo crispants. La playlist est même en générale assez cool.
Mon expérience se limite aux Biocoop lilloises, à peu de choses près. Je suis tout de même tentée de faire une dernière observation qui ne vaut que pour mon expérience. Le personnel ne semble pas subir la pression exercée par Auchan, Carrefour et compagnie sur ses hôtes et hôtesses de caisse.
Maintenant, on y va !

Qu’est-ce que j’achète ?
Franchir le seuil d’une Biocoop, c’est un premier pas vers de nouvelles habitudes de consommation. Ça tombe bien, car si vous souhaitez acheter les mêmes produits que ceux que vous trouvez en grande surface, ça va vous coûter un rein.
Les produits transformés (biscuits, plats préparés, crèmes dessert…) sont très, très chers selon moi. C’est pourquoi je vous conseillerais d’orienter vos premiers achats vers des produits simples, des « matières premières ». C’est là que vous allez trouver un rapport qualité / prix intéressant.
Les fruits et légumes, mais aussi les pâtes, le riz, l’huile, le beurre, la farine… sont de ceux là. Leur prix est bien sûr un peu plus élevé que leurs équivalents en marque distributeurs dans les enseignes conventionnelles, ou comparables à ceux des grandes marques. La qualité, par contre, est nettement supérieure. Les fruits et légumes ont bien meilleur goût, ils se tiennent mieux à la cuisson, les pâtes sont plus nourrissantes…
Et c’est logique : la grande distribution et les grandes marques répercutent sur leurs prix de vente, notamment le prix des spots télé, leur sponsoring d’événements, le « cadeau » dans la boîte de céréales… Tandis que dans le circuit bio, vous payez le produit et les personnes qui ont travaillé pour le cultiver, le fabriquer, l’acheminer.
Le rayon vrac, comment ça marche ?
Vous aurez à votre disposition des sacs en papier à remplir vous-mêmes. Sur les étiquettes des bacs, vous trouverez le nom du produit, son origine, son prix au kilo et sa référence.
Vous jouiez à la marchande dans votre enfance ? Bah c’est un peu pareil.
Dans certains magasins, vous aurez simplement à remplir les sachets. Ils seront pesés par la personne en caisse qui, d’un coup d’œil, identifie le produit, tape le code et hop.
Dans d’autres, il vous sera demandé d’inscrire directement sur le sac en papier le code produit qui figure sur l’étiquette du bac. Ça évite les confusions en caisse.
Enfin, il y a parfois un système qui ressemble à celui des rayons fruits et légumes des supermarchés. La balance électronique, l’écran tactile pour identifier le produit et la petite étiquette qui sort à coller : on s’y croirait !
On est en quelle saison ?
Avant d’aller faire vos courses, jetez un œil au calendrier : quels légumes, quels fruits allez-vous trouver facilement pour pas trop cher ? C’est une bonne base pour démarrer !
À partir de là, cherchez, imaginez ou demandez-moi ce que vous pouvez cuisiner avec. Ne vous mettez pas la pression : si c’est une salade de pâtes avec des tomates et de la mozzarella, bah ça sera déjà super (bon), si vous n’avez pas du tout l’habitude de cuisiner !
Que tester ?
Si vous cuisinez déjà un peu au quotidien, alors ça peut être l’occasion de tester des nouveaux trucs à intégrer dans vos recettes habituelles.
Je vous conseille par exemple le sarrasin, rapide et facile à cuisiner, et qui donnera à n’importe quelle assiette un délicieux goût de galette bretonne ! Les galettes de céréales et légumineuses ou le seitan, bien moins cher qu’un steak, sont des super substituts à la viande intéressants si vous souhaitez en diminuer votre consommation.
Pour les moins aventureux, achetez donc un petit pot de gomasio (sésame pilé avec du sel) ou un mélange de graines au rayon vrac. Ça améliorera la moindre salade ou assiette de carotte râpées !
You are not alone…
… comme dit Michael J.
Les magasins bio attirent une clientèle de plus en plus nombreuse, et vous n’êtes certainement pas le seul novice dans les rayons. Il n’y a pas de question idiote, le personnel est là pour vous guider.
Assumer son ignorance, c’est se donner une chance d’apprendre quelque chose !
On ne change pas ses habitudes alimentaires en un jour. C’est pourquoi je vous parle ici de cuisine en transition. Tentez, faites des expériences, mais c’est ok d’y aller progressivement, de laisser tomber un moment. C’est une démarche personnelle, qui fonctionnera d’autant mieux si vous procédez par étapes, sans vous mettre la pression.